Chapitre final
Où comment ils ont résistés à la puanteur et assisté au soulèvement des choux sans se faire mordre
La route nous mène à Plougastel-Daoulas, puis Brest où nous devons embarquer pour l'île d'Ouessant.
A notre arrivée en ville nous découvrons des édifices très particuliers, sorte de land-art post moderne, qui forment des tas que l'on dirai érigés à la manière de menhirs.

La ressemblance est telle qu'elle frappe notre intérêt, nous nous en approchons grisés par l'effet de découverte.

Très vite nous nous apercevons que ces constructions rassemblent autours d'elles bon nombre de personnes qui semblent pratiquer un rituel en ajoutant quelques pièces rapportées de chez elles.

Nous décidons d'enquêter sur cette affaire qui mobilise les foules.
Nous interrogeons les passants et l'un d'entre eux nous apprend que ces monuments voient le jours depuis le putsch des plus radicaux de l'ADC (Association Des Consommateurs). Ils ont pris la tête du pouvoir exécutif sous le nom de Front de Libération des Consommateurs (FLC) et organisent l'érection de monuments en l'honneur de la Sacro-sainte Consommation.
Depuis lors, tous les citoyens sont tenus de participer à ces "Ouvrages de libération du Consommateur" qui se déroulent nuit et jours sans discontinuer. L'objectif du PC (Parti Consumériste), qui est à l'origine de ce soulèvement, est d'éradiquer la paresse intellectuelle qui grève la croissance de la production.
Lucie : Oh ! Bruno... BRUNO !!
Bruno : AAAHHH !!!
Lucie : ...
Bruno : Hein !?
Lucie : Oui ! Un cauchemar, ça s'appelle un cauchemar...
Bruno : Mais, mais...
Lucie : Laisse tomber ! L'ammoniac a dû te monter à la tête pendant ta sieste voilà tout... C'est vrai que cette grève des éboueurs n'a pas que des bons cotés, mais enfin leurs revendications sont peut-être légitimes... Et puis c'est drôle, on trouve plein de trucs par terre comme à la plage !
Bruno : Nan... attend... AÏE !... Alors c'est ça... le PC et la révolution culturelle n'ont jamais existés ???
Lucie : Mais... non ???
Bruno : Ahhh ! C'est trop con... avec nos revenus au minimas on aurai fait partis de la classe dominante !
Lucie : Ah oui c'est ça! Comme si on en avais quelque chose à faire d'être de la classe dominante.
Bruno : Mais t'es folle ou quoi !!! Tu ne sais pas... tu ne sais p... Holà, je crois que je vais vomir... VITE !
Lucie : Mais va y je t'en prie ! Tu n'a que l'embarras du choix pour te soulager... Essaie au moins de viser un tas !
Ouf ! Ça va c'est passé !

Et c'est tant mieux car nous embarquons pour trois heures de navigation face au vent et à la houle. Heureusement, au sortir de la rade les nuages s'effacent pour laisser place à un Soleil majestueux : Nous découvrirons l'île sous sa bienveillance !
Nous débarquons et gardons le cap à l'ouest, à pied cette fois, pour en arriver là :

Au fond l'Amérique !
Pour nous c'est un véritable rêve que d'être parvenus jusqu'ici dans ces conditions !
Bruno : Pourquoi ne pas continuer en bateau ? Tiens ! celui là !

Lucie : Ah ça non certainement pas !
Bruno : Bon bon, comme tu voudra...
Nous continuons de sillonner le pays à la recherche du miel des célèbres abeilles d'Ouessant.
Chemin faisant nous glanons quelques jolies trouvailles photographiques :

L'île et son âme de profil

J'ai perdu le dos de ma goooélette !!!
Bruno : Hé Lucie ! Et avec un bateau comme celui-là...???

Lucie : Ah ! Là oui je veux bien... D'autant que je crois que c'est le bateau qui est censé nous ramener !!!
Bruno : Coooooool !
L'île d'Ouessant : Quoi ! Vous me quittez déjà !

Bruno et Lucie : Ah non ne soit pas triste comme ça, de toutes façons on ne peut plus se passer de toi alors attend un peu et tu verra, c'est promis, on reviendra !
Nous regagnons tranquillement le continent pour une dernière soirée à Brest, mais à notre arrivée la Tortue ronronne déjà, prête à décoller pour la région de Saint-Pol de Léon.
Arrivés de nuit, nous nous réveillons cernés par des hordes de choux-fleurs mûrs !
Partout autour, des choux en ordre de bataille se préparent à vendre chèrement leurs peaux ! C'est la pleine saison et la tension est encore montée d'un cran dans les rangs. Leurs cris résonnent dans cette campagne entièrement dévouée au commerce des choux. A les entendre, il semble clair que s'ils sont satisfaits des soins dont ils font l'objet, ils ne se laisserons pas décapiter pour une solde de misère.
Nous n'en saurons pas beaucoup plus dans cette affaire car la Tortue nous invite en visite.
Ainsi nous partons pour Carantec et la baie de Morlaix. La renommée des paysages nous y ont conduis bien sûr, mais aussi et surtout l'amie Zoé que j'avais rencontré en 2009 dans la pampa Portugaise. A cette époque elle animait une pépinière d'essence locales destinées au reboisement, et moi un groupe de jeunes curieux de nature.
Nous passons ensemble deux bonnes soirées à discuter des projets de chacun ainsi que des coutumes locales : En fait les gens d'ici ont adoptés comme devise une variante du célèbre "oeil pour oeil dent pour dent".
Allez devinez pour voir ! Allons allons... ne soyons pas timides... Un indice peut-être ? Alors pensez au nom de la ville ! Donc, la réponse est ...??? Oui, allez y !!! Heuuh... S'ils te mordent heuuuh... Mord les ???... Mais oui ! BRAVO !!! ! S'ils te mordent, mords-les ! C'EST LA BONNE REPONSE !!!
Comme nous ne sommes pas trop habitués à recevoir de telles doses de culture, nous abandonnons nos hôtes à leurs études avant de poursuivre notre route.
N.B : Nous nous sommes attaqués depuis à la devise de la ville de Cholet. Mais nos recherches n'ont pas encore abouties...
Nous ne sommes pas encore arrivés à Lannion qu'une surprise se présente : C'est Tristan et son J9
Ceux-là même que nous avions rencontrés sur le parking de l'Emmaüs de Morlaix !
Mais ??? NOUS SOMMES ENCORE STATIONNÉS SUR UN PARKING D'EMMAÜS !!!
D'accord, nous nous sommes arrêtés dans TOUS les Emmaüs croisés en chemins, mais quand même, la coïncidence a de quoi nous faire sourire !

J'y vois le signe que nous ne nous sommes pas encore tout dit... Nous décidons donc de rester un peu plus ensemble.
Nous passons d'excellents moments à se conter nos aventures respectives. Hélas, chacun doit bientôt repartir de son coté. Ainsi nous quittons ce frère le cœur serré.
Nous poursuivons jusqu'à Lannion et nous rendons à la librairie sur une idée de Lucie qui cherche à s'offrir un beau livre.
Sur le parking, encore une surprise : Quelqu'un nous reconnaît !
Lucie : C'est Guillaume !!!
Bruno : Dis donc Lucie ? Ne me dis pas que c'est justement le Guillaume que tu recherchais depuis cet été ?!!
Lucie : Mais oui mais oui... Justement !
Bruno : Ca alors ! Vas-y touche du bois ! A ce train là on va bientôt tomber sur une cabine de 407 !!!
Guillaume : Une quoi ??? Pour qui ?!! A non là vraiment je ne vois pas. Mais si tu veux faire de la planche je connaît un bon coin !
Ni une ni deux nous fonçons vent dans le dos...

Aïe demi-tour...

Ah là c'est mieux déjà !
Lucie : Dis Bruno ? Tu es vraiment sûr de toi ? Parce qu'à la radio ça fait quand même plusieurs jours qu'ils annonce la tempête... Et je crois bien qu'ils ont dit que le plus gros était pour bientôt ! Bruno !! BRUNO !!!

Bruno : NE T'EN FAIT PAS ! TOUT VA BIEN ! DE TOUTES FAÇONS LES CONDITIONS SONT BIEN TROP DIFFICILES POUR MOI !
Lucie : Ah oui d'accord...
3 minutes plus tard...
Bruno : Bon allez vite vite on s'en va avant de se faire bouffer tout cru !!!
Lucie : Ah quant même ! Enfin tu deviens raisonnable !
Bruno : Peut-être... Mais au moins je me suis bien défoulé pendant trois minutes... Sans conter l'heure entière passée à décharger-assembler-démonter-recharger !

Ouf ! Nous voilà sauvés !
Et c'est partis pour le sprint final ! Plus que quelques jours et nous serons arrivés au terme de notre pèlerinage qui, je vous le rappelle

, doit se terminer au Mont St Michel. Nous avons du temps, du carburant, bref tout vas bien. Encore deux jours de planche à Pléneuf Val André... Et nous voilà déjà à deux pas du Mont !
Nous roulons doucement pour profiter à fond de ces derniers instants... La pluie et le ciel bouché n'arrangent en rien la visibilité. Entre nous les mots se font rare et tendent à disparaître. Chacun sens bien que se dégage la tension accumulée sur le chemin. Petit à petit, notre esprit se vide, car même les pensées ont renoncées à s'imposer.
Voilà le Mont de Saint Michel !
Par son seul accès, il s'approche... Nous sommes attentif au moindre son... Enfin prêt à recevoir l'illumination, nous entrons en communion avec le Mont !
Le caissier : Oui ? Si vous voulez rester c'est dix Euros !
Bruno : Hein ???
Lucie : Ah ça alors !

Bruno : Et si on part tout de suite ? Comme ça on vous doit rien d'accord ?
Lucie : Demi-tour toute ! On va quand même pas laisser 10 Euros pour deux heures de parking...
Bruno : Ils nous ont pris pour des Brebis !
Lucie : On est pas des ouailles !
Après ça nous ne sommes pas du tout, mais alors pas du tout déçu de ne pas avoir visité l'attraction touristique numéro un du hit parade. Allons plutôt profiter de notre amie Justine puisqu'elle est maintenant notre voisine !
Nous la retrouvons chez elle et l'accompagnons en balade à droite et à gauche.
Maline, notre copine a repérée un gisement de carburant, suffisamment pour nous permettre de rejoindre la case départ !
C'est pas beau ça ! Une histoire qui se termine bien AVANT la fin !!
Et oui ! Elle n'est pas tout à fait terminée notre histoire, puisqu'il nous faut rentrer... Mais soyez tranquilles !
Tout s'est bien passé !
*FIN*
... Toc toc ?... Vous êtes encore là n'est-ce pas ? Ah bon très bien !
Je veux encore vous faire partager cette petite scène :

Parce qu'offrir un tel sourire après six semaines de promiscuité avec un animal comme moi...
CHAPEAU BAS !!!
