Salut.
Au delà du problème du calibre, je pense que ce qui fait la différence dans les prix, c'est le pouvoir de coupure, autrement dit combien d'ampères au maximum il faudra pour que le truc n'ai pas le temps de réagir, et donc ne s'ouvre pas. Parce que peu importe qu'on soit calibré vraiment juste: ce qui compte, c'est tout de même d'être en dessous de ce que le câble peut accepter, vu que ce qu'on craint, c'est l'incendie. Le matos, lui, s'il monte en intensité, c'est qu'il en a déjà un coup dans le nez... Avec ce genre d'appareillage, on n'est pas dans la prévention!
En courant continu, il faut allier la vitesse, la bonne courbe de déclenchement (autrement dit le délai avant que ça disjoncte, en fonction de ce qu'il y a au cul - par exemple un moteur, qui doit prendre un surcroit de courant pour pouvoir se lancer), la qualité des contacts, et la distance entre les contacts ouverts.
Ce n'est pas uniquement dû à l'intensité, mais aussi à la nature du courant: lors de l'ouverture et de la fermeture, un arc se forme, les électrons vont toujours dans le même sens, et des molécules de métal changent de de côté. A un certain moment, donc, les contacts vont se coller, d'autant qu'ils ne seront plus aussi bien polis: le disjoncteur ne s'ouvrira plus.
C'est un phénomène qui existe aussi avec de l'alternatif, mais sans commune mesure. Ne serait-ce que parce que le courant change de sens. Il y a d'autres problématiques, bien sur, mais pas du même genre. En continu, l'espace entre les contacts ouverts est beaucoup plus grand qu'en alternatif.
Donc, sans pour autant connaître les marques dont tu parles, je serais tenté de dire que moins c'est cher, plus vite ça va coller. Les économies réalisées à la fabrication doivent se retrouver dans les éléments mécaniques: contacts, ressorts, métaux employés, et encore je ne parle même pas de la différence de conception des boitiers plastiques et des tout petits actionneurs et rochets, en plastiques eux aussi. Sans compter qu'il ne faut pas négliger le fait que le principe de déclenchement est toujours basé sur l'échauffement et la déformation d'une lame.
Bref, même si certaines normes ont été soi-disant respectées, des études ont prouvé que certains disjoncteurs sont carrément dangereux. C'est pas pour rien qu'en élec industrielle, tu trouves du Télémécanique ou du Merlin Gerin, mais rarement du Häger ou de l'ABB, qui sont pourtant des marques sérieuses, par exemple! Question de taux de panne, tout autant que de réseau commercial.
Et même en domestique, dans un tableau d'abonné, il vaut mieux avoir du MG ou du Legrand que certaines marques espagnoles ou chinoises. D'ailleurs, bizarrement, le seul disjoncteur qui ait sauté chez moi, et que je ne pouvais plus réenclencher, c'était le seul Häger de tout le tableau: pas de bol!
Je me souviens d'un
reportage d'Envoyé Spécial à ce sujet. Très édifiant...
A+
R.