Salut à toutes et à tous et particulièrement à toi cher ami bb,
J'espère que les rêves vous mèneront jusque ici en chair et en os, car c'est vraiment un endroit formidable. Un lieu qu'a bien connu Antoine de St Exupéry lui même, ce grand narrateur globe-trotteur ! Voici donc pour vous la suite du récit de la casse moteur, en espérant que bb tu y trouve ton compte

TACHYCARDIE
Préambule au chapitre second :
Le présent préambule est justifié par une spécificité narrative intégrée au récit de cette aventure. En effet, amis et voyageurs de tous azimuts, vous êtes sur le point de découvrir la suite de cette aventure cordiale. Une histoire dont vous avez lu le début et dont vous connaissez aussi la fin puisque vous savez déjà que la Tortue à reprit la route, point de suspense de ce côté là ! En fait, il ne vous manque plus que les péripéties pour savoir enfin toute la vérité.
Alors, vous rendez-vous compte de la situation dans laquelle se trouve ici le narrateur ? De quel défi cela représente pour lui, que de raconter tout en sachant qu'il ne peut compter sur le dénouement pour s'en sortir sous les applaudissements. Peut-être oui, vous apercevez cette difficulté... mais ce qui compte pour un lecteur, c'est d'abord d'être diverti, avec intelligence dans le meilleur des cas. C'est alors, d'éprouver quelque émotion bien sentie pour apercevoir en vous la marque du récit.
Faites donc bien attention, car dans ce qui suit, aucune assurance, aucune garantie. Et si, Finalement, vous décidez de poursuivre la lecture, c'est votre pleine responsabilité que vus engagez.
Chapitre second :
De quelle manière notre équipage va trouver un greffon et quelques autres idées dignes d'être racontées.
Poursuite du diagnostic. Nettoyage grossier de la distribution et découverte de deux cames profondément marqués. Sans doutes ce moteur est serré. Sans huile pour le lubrifier, tous ses composants en mouvement se trouvent dramatiquement endommagés. Quasi rien à récupéré sur ce qui, hier encore, était le réacteur principal de notre château ambulant. Ce cœur est maintenant devenu bien encombrant, et il pèse de tout son poids mort sur la destinée de son équipage. Que faire ? Vendre en l'état le camion ? C'est envisageable. Cela veux dire devoir ce séparer de huit années de vie mais, cette année déjà, l'équipage a perdu sa mascotte, Rof, le chien qui nous a suivi durant toutes cette aventure car adopté en même temps que la Tortue. Il est moins aisé de se séparer d'un chien que d'un camion alors pourquoi ne pas en profiter pour tout recommencer ? Quelle extraordinaire occasion que ces deux disparitions. Et quel meilleur moyen d'oublier les peines quelles ont engendrés, que de partir pour d'autre horizons ? Ce serait assez parfait en effet, mais cela veut dire accepter la bataille de vendre un véhicule ancien, en panne, et assez peu recherché ! Sur le papier ce n'est pas vraiment le pied. En plus, cela signifie perdre une grosse partie de la valeur du camion sur le prix de vente. Une somme qu'il s'agirait de placer dans un nouveau destrier...
Bon, mais après tout je suis mécano ou pas ? En plus nous sommes déjà dans un atelier, ce serait trop bête de jeter l'éponge si facilement ! Encore faut-il trouver une mécanique de remplacement. Voyons si la chance est de notre coté, direction Internet, clic Leboncoin et paf, d'entrée une annonce qui fait rêver : « Moteur de MB100 millésime 90' avec 160.000 Kms ! Sur les photos il est ravissant, affiché à 350 euros et a une heure de route seulement, WAOUW ! Téléphone, bip, allô ? Le moteur ? Oui déjà vendu ! Arggg... ok merci... Apparemment a chance n'a pas eu le temps de tourner en notre faveur. C'est sûrement parce que nous n'y allons pas par quatre chemins. Je sens qu'il faut être patient pour l'instant. Les autres moteurs en vente sur ce site sont au choix : trop vieux, trop loin ou trop cher. Allez ! Il faut s'organiser, surveiller le net, solliciter les amis et les garages de la région, je me donne un mois pour ranimer notre génial animal !
Tout en faisant la tournée des mécanos, j’enquête auprès d'eux sur les causes possibles de ce qui ressemble fort à une rupture d'anévrisme. Je fouille le canton et tout ce qu'il en sort est un OM615 couvert de cambouis. Pas question de se mettre hors la loi pour un moteur moins puissant que l'original. Il faut chercher plus loin, à la ville. En chemin je fait une halte chez Hippolyte, dont le garage fait penser à des stands de course automobile, les couleurs en moins et le bric à brac en plus. Alentour plusieurs squelettes de camionnettes, allons demander. Non, pas de moteur, on viens de tout vendre à l'export. En revanche, Hippolyte père et fils s'accordent pour dire qu'un moteur goudronné le deviens principalement par manque d'huile. Oui, je conçois, avec moins d'huile pour refroidir et lubrifier, un moteur chauffe plus, jusqu'à ce que l'huile se mette à bouillir puis brûler. S'en suit que cette huile part en fumée, et que ce qui reste dans le moteur n'est plus qu'un résidu. D'accord mais comment expliquer ce qui serais le début de nos ennuis : un niveau d'huile bas ? Je fais ce contrôle très régulièrement et, ce moteur n'avais ni fuite ni habitude de consommer du lubrifiant ? Une question à laquelle il faudra répondre tôt ou tard pour ne pas voir se renouveler cette douloureuse expérience. Car, comme chacun sais, il est fou de s'attendre à un résultat différent sans avoir préalablement changé quelque donné de base de l'équation.
Néanmoins, mes deux acolytes ont une réponse immédiate lorsque je leur parle de monter un moteur de MB100. Ils me disent que ces fourgons ont étés produits dans une usine située de l'autre côté des Pyrénées, près de la ville de Saragosse. Selon eux, un garagiste de la région, Mr Martin se serait spécialisé dans l'import trans pyrénéen, pourquoi ne pas lui demander son idée sur la question ? Bien sûr, et nous sommes à deux pas pour ainsi dire.
Ok j'y vais mais, en passant, je m'arrête d'abord chez Bergamont, un autre garagiste qui m'a dit, au téléphone, être un possession d'un moteur d'occasion. Je suis déjà venus dans cet endroit à l'apparence abandonnée, rencontré son propriétaire au contact âpre et nonchalant, aussi je ne me fais guère d'illusion quand à la qualité de ce qui s'y peut trouver. Nous arrivons dans ce qui ressemble à une casse automobile, et je ne crois pas si bien dire ! Sur place, un quatre cylindres de MB100 est bien présent, mais dans quel état ! Le cache culbuteur et le corps même de la pompe d'injection présentent tous les deux des trous béants. Je fais remarquer ce fait à notre hôte qui semble d'abord étonné, puis qui dit se souvenir que ce moteur est tombé lors du démontage. Ne l'ayant pas fait lui même, il ne s'en est pas rendu compte. D'accord, je prends note des numéros de ce moteur, et aussi du fait qu'au dehors, se trouve un OM616 sur lequel se trouve le filtre à huile nécessaire dans le cas d'une pose de moteur d'origine MB100 sur un L407D de type Tortue Géniale.
Ceci fait je prend congé de mon hôte pour mettre le cap sur le garage Martin. Direction le nord ouest vers une zone d'activité située en marge de la route de Bayonne. Après quelques kilomètres hésitants je fini par tomber sur notre cible. Passage du portail métallique et stationnement sur un spacieux parking, en face d'une grande vitrine faisant office de lieux d'accueil et jouxtant les ateliers. A l'intérieur, c'est comme un petit musée de l'histoire de la propulsion mécanique. Plusieurs véhicules anciens, autos, motos et vélos, tous restaurés, paraissent à l'unisson. Nul doute que notre hôte soit quelque amoureux nostalgique. Un signe des plus engageant quand à ce qui nous regarde, peut-être enfin une chance de trouver un greffon digne de ce nom, et de notre génial engin !
Mr Martin arrive jusqu'à moi. Je lui expose la situation et ce projet de monter un moteur de MB100. Pour lui pas de problème, il possède un moteur en bon état plus le boîtier de préchauffage dont j'aurais également besoin, chouette, allons voir ça ! Petit détour jusqu'à un container situé dans une parcelle voisine, clic, crac, sésame ouvre toi, et voilà, un joli bébé millésimé 92' ! Ce moteur bénéficie de toutes les ultimes évolutions techniques offert à sa caste puisqu'elle sera condamnée en 95', c'est tout à fait ce que je recherche. Plus puissant et moins polluant il devrais également être moins gourmand. Quitte à faire quelques modification, à batailler un peu plus, je trouve dans l'adaptation de ce moteur une belle motivation pour reprendre la route avec mon camion. Je suis enchanté mais, le tarif demandé me fait retomber à plat : 700 balles PAF ! Pas moyen de négocier, ni facture ni garantie, c'est à prendre en l'état ou à laisser au prochain type dans mon cas...
Bon, je pense à ne pas se précipiter, je lui dit d'abord merci d'avoir pris sur son temps, que ce moteur est trop cher pour moi, que je me donne une chance d'en trouver un autre et que je le recontacterais peut-être d'ici quatre semaines. Il semble un peu déçu, et nous le sommes tous les deux, mais je sais que je fait le bon choix, même si c'est prendre le risque de voir ce moteur partir sans que j'en ai trouvé un autre.
Ces quatre semaines à venir vont nous permettre de voir si, comme je le sens, les forces positives de l'univers sont de notre coté. C'est partis pour de longues journées de recherches aussi intensives qu’infructueuses. Sans découragement nous faisons face. Je prévois de manger tout le budget vacance tant les différentes occasions se font rares et chères. Tant pis pour ce voyage dans le grand sud Marocain auquel je rêve depuis des années. Il faisais l'objet d'une économie de longue date et il étais sur le point de se réaliser cette année. Tant pis pour lui, tant pis pour le fric...
A un moment donné il faut savoir agir et s'adapter. Et puis tant mieux car après tout, car je l'aime beaucoup ce camion. Et l'idée de lui offrir un cœur de MB100, avec ses innombrables avantages, excite mon imaginaire. Mais, les travaux que représente une telle aventure sont différents d'un simple échange de moteur. Il faut donc se préparer, se renseigner, détailler les différentes pièces et adaptations nécessaires à l'opération. Encore une belle occasion de parler avec des amis rigoureux, allègres professionnels, grâce à qui nous allons récolter ces pièces et techniques qui nous manque.
Mais le temps passe et vient le moment de se décider ! Téléphone, Mr Martin ? Oui, Le moteur est-il toujours à vendre ? Oui ! Alors je peux passer le prendre non ? Ok, à tout de suite !!! Vroum le C25, il vole plein de l’allégresse dégagée par son chauffeur. Sous peu nous retrouvons le joli moteur et, Mr martin qui nous donne le boîtier de préchauffage ainsi qu'une ristourne sur le prix de l'ensemble. YeehAA ! J'ai le sentiment d'être plus heureux que jamais, merci Mr Martin, MERCI, la vie, est repartie !!!