Encore un report de sac à dos sans camion :
Les Sentiers Cathares du Foix (09) à Quillan (11), boucle par la variante sud puis Nord :
L’idée était de faire une sortie au long cours sur les sentiers Cathare, j’ai pris le parti de faire la partie Ouest depuis Foix, et jusqu’à Quillan mais en faisant une boucle par la variante sud et en remontant par la variante nord soit un total de 160km et environ 4800m D+. Départ le 3 Avril.
Tracé de la sortie, 160km, Foix, Axat et Quillan.
Jour 1 : Quillan – Foix en stop puis Foix – col de Touron – Bivouac – Beau temps – 2h – 8km
Je laisse mon camion à Quillan, et je commence à lever le pouce à 10h30. Deux autres stoppeurs viennent me taper la discute, ils vont également à Foix, je leur propose une course, le dernier arrivé paie sa bière à Foix ! Ils acceptent le défi et montent un peu plus loin pour tendre le pouce. Il faudra 1h30 pour que la première voiture s’arrete, et me prenne pour . . . 10 km ! Une heure d’attente en plus et une voiture s’arrete mais ne va pas direction Foix . . . tant pis ! Je monte avec lui pour trouver une route plus passagère. Ca s’avère payant, deux espagnols m’amènent à Lavelanet, où je serais pris pour Foix avec un autre autostoppeur, Igor. J’ai recroisé 2 fois mes petits camarades stoppeur sur la route mais à Foix pas moyen de les trouver pour offrir leur bière, j’ai bois une avec Igor pour compenser. Je l’accompagne ensuite à la gare pour qu’il prenne son train, et c’est également le départ du sentier. Je commence donc à marcher à 16h, le Pech de Foix offre une belle vue sur Foix, son château et les sommets enneigés d’Ariège. Je m’arrête 2h plus tard pour bivouaquer au col de Touron.
Pech de Foix et mon panneau d'autostop
Bivouac
Jour 2 : Col de Touron – Montségur – mi-bivouac – Temps très couvert – 7h – 26km
La nuit a été perturbée par quelques chevreuils et un peu le froid, je me suis levé à 5h pour me couvrir. La matinée s’est déroulée sans encombre mais sans être transcendante de beauté non plus. Les ruines du Château de Roquefixade sont le point le plus remarquable. Ils avaient annoncé un grand soleil, le temps n’y est pas, c’est très couvert. Arrivé à Montségur, je cherche de quoi faire un petit ravitaillement, mais tout est fermé, épicerie « fermée pour l’hiver », comprendre ouvert en Juillet Aout je suppose. Boulangerie fermée à partir de midi, idem Charcuterie/épicerie, dépôt de pain HS. Je suis aller prendre un allongé dans un resto, 3€60 le café !!!! C’est 3 fois le prix, même sur le port de la Rochelle où dans les refuges de haute montagne je n’ai jamais payé plus de 2€. Et là il y a une route pour accéder au bled donc pas d’excuse. Le resto est conseillé par Michelin, je veux bien mais le café est bien le même qu’ailleurs non !? Beaucoup de gadoue aujourd’hui et une portion de bitume avant Montségur mais sinon, de beaux coins. On m’annonce de la pluie pour cette nuit là, je me suis trouvé une sorte d’avancée de toit à l’espace jeunesse, j’y est tendu mon tarp pour limiter le vent et la pluie.
Roquefixade
Château de Montségur
Jour 3 : Montségur – cabane de Montplaisir – cabane – temps couvert et froid – 8h – 36km
J’ai de nouveau eu un peu froid, j’ai mis ma doudoune dans la nuit, malgré tout, bonne nuit. Encore un peu de neige dans les Gorges de la Frau, c’est rigolo ! Loca a voulu se faire un sanglier (une bête magnifique) mais je l’avais attaché dans la réserve biologique. Je mange à 13h en 20 minutes car le vent est tellement froid au refuge des gardes qu’il traverse mes couches et me glace. Les pâturages du plateau de Languerail sont magnifiques, j’y ai fait une pause plus longue. Comme je doute de trouver du ravitaillement demain à Belvis, et que j’ai une grosse dalle, je fonce à Espezel pour remplir mon sac à dos. Ensuite reste à trouver un endroit ou dormir, ils annoncent de la pluie et les nuits sont froides. Le camping est fermé mais un agriculteur m’explique qu’ils ont rénové une cabane à Montplaisir, (là d’où je venais, à 2km), il me propose également de dormir dans son champs, je choisis la cabane. Il a fait un bout de chemin avec moi pour le la montrer et s’est presque excuser du fait qu’il n’y avait pas encore de lit ni de table ! Quand j’arrive à la cabane, bim ! Il pleut ! Bon timing, je me goinfre et je vais au lit. Des souris tentent de sortir le bout de leur nez mais Loca veille au grain !
Restes de neige
Vue sur le château de Montségur au loin
Le matos et le toutou
La cabane de Montplaisir
Jour 4 : Cabane de Montplaisir – le Coucut – Belle étoile – Beau temps, venteux – 6h45 – 28km
J’ai encore eu froid, souci de matos, je ferais un retour là-dessus avec ma liste. Joli levé de soleil devant la cabane, je pars à 8h et trouve le robinet de Montplaisir hors gel. Via les sentiers de VTT (pour éviter le sentier via Puivert et Nébias déjà parcouru lors d’une rando à la journée), je rejoins Belvis et le GR7A, il me fait rejoindre le sentier Cathare au lieu dit « le gros hêtre ». Un monsieur assez âgé (passé 80 ans au moins) se trouve sur le sentier avec son utilitaire, il observe les chevaux. Au moment où je passe, il me tourne le dos (je pense volontairement, mais peut-etre ne m’a-t-il pas vu). Je lui lance un grand « Bonjour ! », pas de réponse, tant pis. 10m plus loin je l’entends s’écrier « Généralement les gens disent bonjour . . . », alors je lui explique gentillement que je l’ai fait quand il m’a tourné le dos. Il garde son sale ton et continue « Je suis d’une génération . . . » je ne le laisse pas finir et reprends ma route en continuant sa phrase pour moi-même « . . . qui devrait peut-être se laver les oreilles, connard ». Je trouve de l’eau à Coudons au cimetière. Dans la forêt qui suit, plein de traces de toutes sortes, des grandes, des petites, des à 2 doigts, des à 4 doigts . . . L’après midi, je traverse les jolis villages de Quirbajou et Marsa. Je m’arrete à 16h sur le joli col du Coucut peu avant Cailla sur lequel j’ai vu. Un vent terrible souffle, je prends le parti de faire une nuit à la belle étoile enroulé dans mon tarp.
Levé de soleil
Vue sur Marsa
Eglise de Marsa
Loca au bivouac
Jour 5 : Le Coucut – le lac de Veine – Bivouac – Beau temps, chaud – 9h – 37km
Mauvaise stratégie, le vent est tombé avec le soleil et je me suis retrouvé trempé de rosée, j’ai également eu très froid, je me suis réveillé à 2h pour ne plus me rendormir. Je décolle donc à 7h avant même le levé du soleil. Je mange un petit dej à base de croque monsieur à la boulangerie d’Axat. Au milieu de la matinée je passe devant le majestueux château de de Puilaurens, je marche assez vite pour m’assurer qu’il ne reste qu’une nuit à avoir froid sur le GR. Je suis parti tôt et je mange donc de même lors d’une pause d’une heure à 11h30. Le sac à dos de Loca est troué elle a perdu ses croquettes d’un côté, je le porterais donc dans mon sac cet apres midi. Après deux châteaux, on pénètre dans les gorges de St Jaume, c’est assez marrant il faut se baisser pour passer les parois rocheuses, il y a plein de passerelles étroites et l’endroit est très mignon. Loca s’y tape des aller retour à toute allure. Au sortir des gorges le paysage change de nouveau radicalement, le Roussillon dans toute sa splendeur, c’est sec, le vent souffle et la végétation pique. Il y a la des vignes « côtes du Roussillon », je ne connais pas l’appellation. Après Caudiès, un bon raidillon, 400m de D+ (on est loin des dénivellés du GR10 mais enfin) la plus grosse montée depuis mon départ, puis une zone pastorale assez vaste d’où l’on voit un massif enneigé au sud, le Canigou ? Je n’ai plus d’eau depuis la montée (par betise j’ai oublié de faire le plein à Caudiès) et la soif est prenante, je passe donc la ruine marquant la séparation avec le GR36 en oubliant mon projet initial d’y bivouaquer. Passé le col, la fatigue et la soif diminuent il fait plus frais côté nord. Le sentier qui part vers le Pic de Bugarach est indiqué « difficile » par un panneau, et c’est vrais que ça a l’air un peu technique. Pas pour moi en fin de journée et sans eau. Compensation à la cascade des Mathieux où je fais une pause et le plein d’eau. L’endroit est superbe et me donne envie d’une baignade.
« Viens, quand on y est elle est bonne » semble me dire Loca déjà dans l’eau depuis belle lurette.
« -Ok j’y vais, 1, 2 , 3 . . . GERONIMOOOOO !!!!
Ploc, ploc.
-Bon en fait les deux pieds c’est déjà pas si mal »
Je fais tout de même une toilette et repars pour chercher un lieu de bivouac, j’en trouve un parfait au lac de la veine, juste avant Bugarach. C’est sans conteste la plus belle journée de ce périple avec le soleil au rendez-vous. La plus longue aussi avec 9h de marche et 37km. Je pense revenir faire le Pic de Bugarach dans les jours qui viennent.
L'aube sur Cailla
Château de Puilaurens
Gorges de St Jaume
Côtes du Roussillon
Massif enneigé . . . du Canigou ?
Pech de Bugarach, à faire
Cascade des Mathieux
Bivouac au lac de la Veine
Jour 6 : Lac de la Veine – Quillan – Beau temps – 5h30 – 25km
J’ai encore eu très froid, mais j’ai presque l’habitude maintenant, plus étonnant en revanche c’est l’humidité qui trempe mes affaire alors que j’ai dormi sous le tarp. Peut-être le fait d’être au bord du lac . . . Au lever, à 7h, le tarp avait un peu de gel près du sol, alors qu’il n’y de gelé nulle part, étrange. Rien de passionnant ce matin là, de la piste, du bitume et re de la piste. La variante nord n’est décidément pas terrible mis à part la cascade des Mathieux et la possibilité de se faire le Pech de Bugarach qui sont tous deux proches de la jonction avec la variante sud, donc envisageable même en passant par Axat dans le cadre d’une traversée complète.
Dernier matin Ensoleillé
Un lama apprivoisé !
Dernier col
A l'image de cette photo, le sentier est très bien balisé sur tout ce que j'ai parcouru, pas de souci.
Retour à Quillan
En bref une belle vadrouille marquée par mon sous équipement de bivouac, je pensais ma liste ok pour du 3 saisons, elle ne l’est que pour l’été. N’ayant pas visité les châteaux qui sont pourtant l’intérêt des sentiers Cathares, je suis content d’avoir vu des points remarquables naturels sympas. Rencontres humaines mitigées entre le Monsieur super sympa de Montplaisir qui s’est soucié de mon sort pour la nuit, le Monsieur super pas sympa qui fait des morales sur la politesse alors qu’il est tout sauf poli, la restauration piège à touriste à Montségur et le fameux allongé à 3€60.