Victor Hugo. " Le Suffrage Universel " (21 mai 1850)
Extraits :
" Il y a un jour dans l'année où le gagne-pain, le journalier, le manœuvre, l'homme qui traîne des fardeaux, l'homme qui casse des pierres au bord des routes, juge le Sénat .
Il prend dans sa main, durcie par le travail, les ministres, les représentants, le Président de la République, et dit : La puissance, c'est moi ! "
" Le côté profond, efficace, politique, du suffrage universel, ce fut d'aller chercher dans les régions douloureuses de la société, dans les bas-fonds, comme vous dites, l'être courbé sous le poids des négations sociales, l'être froissé qui, jusqu'alors, n'avait eu d'autre espoir que la révolte, et de lui apporter l'espérance sous une autre forme, et de lui dire :
"Vote ! ne te bats plus."
Ce fut de rendre sa part de souveraineté à celui qui jusque-là n'avait eu que sa part de souffrance !... "
Puis, pour ceux qui seraient tentés d'être récalcitrants, il dit :
" Avez-vous voté ? Oui. Vous avez épuisé votre droit, tout est dit.
Quand le vote a parlé, la souveraineté a prononcé. Il n'appartient pas à une fraction de défaire ni de refaire l’œuvre collective. Vous êtes citoyens, vous êtes libres, votre heure reviendra, sachez l'attendre.
En attendant, parlez, écrivez, discutez, contestez, enseignez, éclairez; éclairez-vous, éclairez les autres. Vous avez à vous, aujourd'hui, la vérité, demain la souveraineté : vous êtes forts. "
Texte complet en suivant ce lien:
http://www2.assemblee-nationale.fr/deco ... 1-mai-1850