www.mercotribe.net

Salut à tou(te)s qui passaient par ici,

étant plus ou moins par la force des choses "sur la route", j'aimerais avoir vos réponses sur diverses questions, dont certaines que je me pose depuis fort fort longtemps (et auxquelles les potes en camions ne donnent pas de réponses précises). Si vous connaissez un petit guide sur le sujet, c'est cool.

Pour le contexte, j'ai un utilitaire aménagé (non homologué camping-car) qui est le lieu où j'habite maintenant, je suis domicilié dans le CCAS de la commune où je vivais, j'ai un livret de circulation type A (déclaré artisan à la CMA). Mon véhicule a le CT valide, est assuré comme il faut, permis B avec tous les points (je précise, on sait jamais). Heureusement pour moi, je ne consomme aucun produit illicite. Pas d'animaux.

1) Les autorités (policiers municipaux, nationaux, gendarmerie) peuvent-elles m'interdire formellement de stationner sur un parking publique ? Ai-je le droit de stationner 7 jours consécutifs sur le même emplacement non-payant ?
2) Peuvent-elles m'interdire de loger dans mon véhicule ? L'immobiliser ?
3) Qui a le droit de fouiller l'arrière de mon véhicule (partie aménagée) et pour quelles raisons ? A qui puis-je le refuser ?
4) Peut-on m'interdire de prendre de l'eau potable de manière répétée au même endroit (dans un cimetière, par exemple) ?
5) De manière générale, suis-je légalement obligé de répondre à toutes les questions indiscrètes que les autorités me posent : d'où je viens, où je vais, où je travaille, où j'habite, est-ce que la demoiselle à ma droite est ma copine, est-ce que j'habite à l'année dans mon véhicule, quelle est la couleur de mon slip, etc ?

Un cam' est classé en catégorie européenne M1 (comme une voiture), donc si les voitures sont autorisées à stationner, tu y a droit.
Idem pour dormir.

Il y a sur le net un doc de 2004 sur ces droits; à toujours avoir avec soi en version papier...

Un véhicule, trois cadres réglementaires

Trois codes réglementent la circulation et le stationnement du camping-car.

• Le Code de la route (articles R. 417-1 et suivants, en particulier l’article R. 417-12, qui concerne le
stationnement sur la voie publique).

• Le Code général des collectivités territoriales (articles L. 2212-2, 1°, L. 2213-2 et L. 2213-4).
• Le Code de l’urbanisme pour le stationnement sur le domaine privé, dans des conditions identiques
à celles applicables aux caravanes.

Ça c'est la loi, après ne pas oublier qu'une police municipale à souvent une hiérarchie qui n'est pas la préfecture mais le maire.

Pour le (3) les douanes ont tous les droits et dans une certaine mesure la police suite aux évènements récents.

Pour le (4) je dirai que cela dépend des voisins (je parle des vivants) et de ta discrétion. Normalement ce point d'eau mis à disposition par la municipalité est en accès libre et public donc tu peux.

(5), de manière générale plus tu joues au cons et plus tu auras affaire à des cons...
Rien n'interdit de poser une question et rien ne t'interdit d'y répondre, à voir selon l'uniforme en face toi

mickmick a écrit:Un cam' est classé en catégorie européenne M1 (comme une voiture), donc si les voitures sont autorisées à stationner, tu y a droit.

un cam de moins de 3,5 tonnes est catégorie N1, plus de 3,5 tonnes et moins de 12 tonnes est un N2, etc...

http://www.developpement-durable.gouv.f ... cules.html

Merci Mickmick pour ces précisions.
Pour simplifier, avec l'état d'urgence, tout est possible.

Je potasse un peu le code de la route sur le site Légifrance, mais c'est bien laborieux.

mickmick a écrit:Il y a sur le net un doc de 2004 sur ces droits; à toujours avoir avec soi en version papier ...

A moins que tu ais un lien, je vais essayer de le trouver.

PO73 a écrit:

mickmick a écrit:Il y a sur le net un doc de 2004 sur ces droits; à toujours avoir avec soi en version papier ...

A moins que tu ais un lien, je vais essayer de le trouver.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20160608
pour 1 à 8, puis "block suivant" en haut à droite pour les articles suivants, de 9 à 13.

Pour les autres, je ne sais pas.

PO73 a écrit:Salut à tou(te)s qui passaient par ici,

étant plus ou moins par la force des choses "sur la route", j'aimerais avoir vos réponses sur diverses questions, dont certaines que je me pose depuis fort fort longtemps (et auxquelles les potes en camions ne donnent pas de réponses précises). Si vous connaissez un petit guide sur le sujet, c'est cool.

Pour le contexte, j'ai un utilitaire aménagé (non homologué camping-car) qui est le lieu où j'habite maintenant, je suis domicilié dans le CCAS de la commune où je vivais, j'ai un livret de circulation type A (déclaré artisan à la CMA). Mon véhicule a le CT valide, est assuré comme il faut, permis B avec tous les points (je précise, on sait jamais). Heureusement pour moi, je ne consomme aucun produit illicite. Pas d'animaux.

1) Les autorités (policiers municipaux, nationaux, gendarmerie) peuvent-elles m'interdire formellement de stationner sur un parking publique ? Ai-je le droit de stationner 7 jours consécutifs sur le même emplacement non-payant ?

Alors stationnement autorise vu que t es en 3,5T en carte grise, 7 jours ç est le Max, joue la securite et bouge tous les 5-6 jours ( tu te décales d'une place c'est assez et ça évite l'animosite).

2) Peuvent-elles m'interdire de loger dans mon véhicule ? L'immobiliser ?

Loger dedans, non. Et étant ton domicile, ca exclue les fouilles même sur réquisition. Seule une perquisition peut Y. Etre effectuée.
L'immobiliser oui, si il n'est pas en règle.. En general mieux vaut faire quelques frais, que de risquer la panne, l'accident ôu les ennuis.
Ps, la municipale n'a pas le droit au contrôle d identité, juste un contrôle routier si et seulement si tu es en infraction.

3) Qui a le droit de fouiller l'arrière de mon véhicule (partie aménagée) et pour quelles raisons ? A qui puis-je le refuser ?
Reponse supra. Pour la perquisition, tu peux refuser si enquête préliminaire, mais dans ce cas appel au juge des libertés et de la détention par les gendarmes qui autorisera par la force... Et en enquête de flagrance t.as pas le choix tout court. Pas, là encore la municipale n'a pas le droit de faire de perquisition puisqu ils n'ont pas le droit de faire des enquêtes.

4) Peut-on m'interdire de prendre de l'eau potable de manière répétée au même endroit (dans un cimetière, par exemple) ?
Oui, ç'est " le bien public" destiné à une utilisation précise... On peut te mettre une procedure aux fesses pour ca et te faire payer une amende sévère.... Va demander en mairie, ça passera bcp mieux et évitera nombre d'ennuis .

5) De manière générale, suis-je légalement obligé de répondre à toutes les questions indiscrètes que les autorités me posent : d'où je viens, où je vais, où je travaille, où j'habite, est-ce que la demoiselle à ma droite est ma copine, est-ce que j'habite à l'année dans mon véhicule, quelle est la couleur de mon slip, etc ?

Légalement non, mais c'est une question de bon sens.... Si tu te braques pour ces quelques questions, c'est perdu d'avance, tu auras le droit à un tour du camion, des papiers... Et une prune a minima!!

Voilâ, en espérant t'avoir éclairé.

Merci, ça précise un peu tout ça.
Les municipaux sont passés ce matin, quatre camions sur le parking camping-car, dont un qui n'a pas bougé depuis 2 semaines. Je vais bouger un peu le mien pour donner le change.

A part sur les aires de camping-car, les parkings publics, où peut-on légalement stationner en dehors des villes ?

....sur les terrains privés avec accord du propriétaire (si il y a en un ! )

Je pense que Guitou a ete synthétique mais complet! Si tu exclue ce que tu cites, il ne reste que les terrains privés.

Il y a un truc qui me chiffonne : en France (et dans la plupart des pays j'imagine), le seul endroit où l'on a légalement le droit de vivre (disons au moins pour subvenir aux besoins primordiaux que sont le sommeil, la toilette, la cuisine, et s'abriter des conditions extérieures comme la pluie ou le froid) c'est d'avoir un logement (immobilier) reconnu en tant que tel. Mais pour ça (hormis la possibilité d'occuper celui d'un tiers, en hébergement gratuit) il faut soit acheter ce logement, soit le louer. Et pour cela il faut beaucoup de tunes et donc avoir un (ou plusieurs) emplois fixes et/ou réguliers.

Mais quand on n'a pas cela, on ne peut subvenir à ces fameux besoins nulle part.
En camion, c'est un peu le minimum (qui a un coût non-négligeable, évidemment) pour ne pas tomber malade prématurément, pouvoir se laver, manger chaud, etc.

Peut-on être privé de ce minimum ?

Peut-on nous obliger à prendre un logement social parfois pourri (4 ans de liste d'attente pour certaines villes) et d'accepter les pires boulots "bouches-trou ultimes de la machine économique" pour vivre ?

Quand je regarde le nombre de gens plus jeunes (20-25 ans) qui ont fait des années d'études pour rien, ne trouvent pas du tout de boulot dans leur branche (même dans le luxe !) et se retrouvent à faire les 3x8 dans des usines qui produisent de la merde en boîte (souvent sous la pression des parents), je trouve ça révoltant.

Le progrès technique a souvent consisté à réduire le travail humain, augmenter la productivité, à tel point que dans certaines usines, les intérimaires ne servent plus qu'à mettre les produits finis dans des cartons ou à les vérifier.

Le progrès a (quasiment) détruit le travail humain dans les pays dits développés. Dans certains secteurs, l'humain intervient surtout "en bout de chaîne" pour faire ce que des robots ne pourraient faire (construction, par exemple), tâches souvent répétitives et/ou dangereuses. Comme certains penseurs du XIXème siècle (Lafargue) le croyaient, les machines auraient du devenir "le dieu rédempteur qui libérera l'humanité". En théorie ...

Mais les gains énormes issus du progrès n'ont pas été partagé équitablement.
Les riches, possesseurs des moyens de production, ont empoché le pactole et se sont assurés des revenus colossaux de la surproduction et de la surconsommation par des classes moyennes laborieuses et surendettées, donc serviles.

Le peuple a été dépouillé de tous ses moyens de subsistance en à peine un siècle.
Il n'y a plus que 3% d'agriculteurs en France, alors qu'il y a un siècle, 70% de la population vivait de la terre.
Autrement dit, 3% de la population "possède" ce que chacun avait à sa disposition avant.

Un urbain qui nait aujourd'hui dans un pays riche, n'a plus rien pour subvenir à ses besoins : il n'a pas de terres, pas d'accès aux ressources naturelles. Tout ce qu'il peut faire, c'est consommer ce que d'autres (machines ou humains) produisent. Il doit acquérir des compétences (parfois absurdes) à l'école (si ses parents en ont les moyens) qu'il pourra ensuite vendre à une entreprise qui le rémunérera. En échange de quoi, il aura (peut-être) le droit de s'endetter à vie pour atteindre un niveau de vie "agréable". Mais aujourd'hui, cette mécanique bien huilée (plus je travaille dur, plus je peux m'endetter et consommer) ne fonctionne plus ... il n'y a plus d'huile.

La civilisation a apporté beaucoup (c'est un euphémisme) à certains, un peu à tous les autres.
Chacun à son échelle s'est fait baisé par ceux au dessus.

Il y a à peine 20 000 ans (soit rien à l'échelle de l'histoire humaine), tout le monde vivait à poil, avec un caillou taillé grossièrement dans la main et une peau de bête sur l'épaule. Aujourd'hui, un individu blanc, grassouillé, en costard-cravate peut en quelques secondes ruiner une région entière du globe ou asservir des milliers de gens pour empocher des siècles de SMIC en une seule année. Monde de merde ...

PO73 a écrit:
Quand je regarde le nombre de gens plus jeunes (20-25 ans) qui ont fait des années d'études pour rien, ne trouvent pas du tout de boulot dans leur branche (même dans le luxe !) et se retrouvent à faire les 3x8 dans des usines qui produisent de la merde en boîte (souvent sous la pression des parents), je trouve ça révoltant.

C'est quoi un beau diplôme ?

BAC +5 en histoire de l'art ?

Tu m'excuseras, mais ce genre de diplôme ne mène nulle part.

Il y a plus de 50 professions en pénurie, on ne trouve pas de candidats valables.

Passe ton permis C, rien que ça, et demain, tu taffes.

Ah bah oui, ça répond pas à tes ambitions artistiques (je dis "toi" sans te viser personnellement).

On devrait pouvoir faire ce qu'on veut dans la vie, ce n'est pas toujours possible.

J'ai du attendre la retraite pour enfin pouvoir faire ce dont j'avais envie, faute d'avoir un diplôme adéquat.

Et en attendant, j'ai bossé dans la mécanique navale pendant 33 ans, ça m'a plu aussi, j'ai bien gagné ma vie...

Et le reste, c'est du blabla...

PO73 a écrit:...Aujourd'hui, un individu blanc, grassouillé, en costard-cravate peut en quelques secondes ruiner une région entière du globe ou asservir des milliers de gens ...

Hum blanc ? T'es sûr ?!?

Balade toi un peu en Chine ou moins loin encore vers le Quatar, tu verras que les propriétaires d'armoire à $$$ ne sont pas tous blancs !

Proteus a écrit:C'est quoi un beau diplôme ?
BAC +5 en histoire de l'art ?
Tu m'excuseras, mais ce genre de diplôme ne mène nulle part.
Il y a plus de 50 professions en pénurie, on ne trouve pas de candidats valables.
Passe ton permis C, rien que ça, et demain, tu taffes.

Effectivement, beaucoup (une majorité) de diplômes ne mènent nulle part.
Des centaines d'étudiants sortent de dizaines d'écoles alors qu'il y aura peut-être 10 ou 20 postes à pouvoir sur toute la France. Mais pourquoi les jeunes s'orientent dans ces filières longues et sans débouchés ?
Parce que les universités, les centres de formation, leurs vendent du rêve avec de belles plaquettes et des chiffres bidons sur l'insertion. Parce que cela mène à des métiers pas trop fatiguant, plutôt bien payés.

Evidemment qu'il y a des métiers "en tension" : le bâtiment et les travaux publics, l’hôtellerie et la restauration, le transport, la sécurité, le médical, entre autres. Mais, honnêtement, pourquoi se casser le cul à bosser de nuit, en horaires décalées, les mains dans le cambouis, le dos en vrac, à gérer un public épuisant (ou dangereux parfois) quand dans pleins de métiers on arrive à 8h au boulot, on pianote sur son ordinateur ou on blablate avec la clientèle et on rentre à 17h, à peine fatigué et/ou stressé, pour un salaire similaire voire supérieur ?

Bien sûr il y a du boulot, mais voilà le salaire pour tout ce que tu endures. C'est compréhensible que ça ne fasse pas rêver grand monde. Beaucoup de gens ont envie de vivre en bonne santé, pas de se ruiner pour arriver à la retraite en béquilles. Beaucoup de boulots seraient supportables dans les bonnes conditions mais dans ces fameux métiers en tension, que certains tentent de "revaloriser", les violations du code du travail sont souvent monnaie courante : règles de sécurité ou d'hygiène non respectées, heures supp' improvisées et/ou non-payées, petits arrangements, cadences inhumaines, etc.

Le travail c'est fatiguant, c'est le principe ; mais deux poids, deux mesures, entre un vendeur en magasin et un ouvrier tous deux payés au SMIC.

Personnellement, j'ai bossé 3 ans en charpente pour un salaire de misère (apprenti) et ben j'ai vite arrêté quand j'ai compris que tous les ouvriers font une hospitalisation grave au moins une fois dans leur vie, qu'à 65 ans ils ont toutes les articulations et le dos meulés (quand ils ne finissent pas en fauteuil roulant avant).

Proteus a écrit:J'ai du attendre la retraite pour enfin pouvoir faire ce dont j'avais envie, faute d'avoir un diplôme adéquat.
Et en attendant, j'ai bossé dans la mécanique navale pendant 33 ans, ça m'a plu aussi, j'ai bien gagné ma vie...

De quoi avais-tu envie ? Quel diplôme te fallait-il ?
La mécanique navale, ça doit bien envoyer du lourd.

Je voulais faire le beaux-arts, pour devenir créateur de BD.

J'avais 14 ans, déjà suffisamment mûr pour me rendre compte que ça aurait été une vie de Bohème, c'est pour ça que j'ai étudié la mécanique auto, puis me suis spécialisé dans les moteurs Diesel, pour pouvoir foutre le camp au plus vite de chez moi.

Je me suis barré en juin 83, à 18 ans, et je bossais en septembre 83 et n'ai arrêté que le 8 décembre 2015...

La quille à 51 balais, une retraite à 4 chiffres dont le premier est un 2.

Me suis bien débrouillé, je pense, et maintenant, je fais ce que j'aime, je peins, je m'écoute pousser les cheveux, bois un coup tous les jours, et surtout, je perds énormément de temps sur ces p*tains de forums

Hey, bienvenue au club des ex-futurs-auteurs de BD !

Moi aussi je voulais faire ça depuis tout petit, je passais au minimum 5-6 h par jour à "travailler" en plus de l'école. Mais évidemment, arrivé au BAC, je me suis également aperçu qu'il y avait du monde, beaucoup de monde, au portillon du monde de la BD, que les écoles reconnues étaient TRES chères (7 000 € l'année pendant 3 ans vers chez moi) et que les auteurs de BD qui vivaient uniquement de ça se comptaient sur les doigts de la main. J'ai été pendant 10 ans bénévole au festival de la BD de Chambéry, le deuxième après Angoulême, fais de super rencontres avec les auteurs professionnels (Qu'est-ce qu'on se marrait avec Coyote ...) et amateurs, regardé les copains qui avaient les moyens de payer leurs études évoluer dans leur style, être publié, etc.

Je me suis rabattu sur l'artisanat pour gagner ma croûte, acheter ma "liberté", mon autonomie ... et quelques BD de temps en temps. Dingue le nombre d'auteurs de BD, en devenir ou pas, qui sont passés par la case "Ouvrier ou Artisan".

C'est marrant Proteus, en juin 1983, j'étais encore ... dans mes couches !
C'est chouette si tu es content de ton parcours de vie, la retraite à 51 ça laisse de beaux jours pour bourlinguer et peindre.
Les forums c'est chronophage à mort (c'est pour ça que je ne prends pas une super antenne WiFi pour le camion, sinon je (re)deviens un rat de forum).

J'espère te croiser un de ces quatre matins.